À califourchon entre les provinces d’Idlib et de Hama, l’aéroport militaire d’Abou Zouhour compte 22 pistes de décollage. Il est situé à 50 kilomètres des villes d’Alep et d’Idlib, à 36 km de Khanasser et à 30 km de Wadi al-Deïf.
En 2012, quelques mois après le début des agissements des groupes terroristes en Syrie, la base d’Abou Zouhour avait été assiégée par Daech, al-Qaïda et des groupes armés syriens. Les forces syriennes stationnées dans la base avaient défendu le site pendant environ trois ans. En septembre 2015, les terroristes ont finalement pris le contrôle de l’aérodrome, après quoi le commandant de la base aérienne, le général Ihsan az-Zahouri, et les militaires ayant survécu aux combats ont été fusillés ou décapités sur une piste.
L’aérodrome d’Abou Zouhour revêt une importance stratégique, et pour cause : 1. Il est situé à la jonction de trois provinces du nord de la Syrie, à savoir Alep, Idlib et Hama, ce qui en fait un portail sur le grand désert de l’Est syrien ; 2. Depuis l’aérodrome, les forces syriennes peuvent renforcer la ceinture sécuritaire autour de Hama, la route Alep-Khanasser-Asrya-Hama-Damas-Lattaquié ; 3. Le contrôle de l’aérodrome favorise les opérations des combattants de l’axe de la Résistance dans la province d’Alep, dont les portes sont contrôlées par la coalition rassemblant al-Qaïda et les groupes armés syriens.
Les militaires syriens et leurs alliés ont repris, le samedi 20 janvier, le contrôle de la base aérienne d’Abou Zouhour et de six villages avoisinants, jusque-là sous le contrôle des terroristes du Front al-Nosra. Le but ultime est de briser le siège imposé à deux localités à majorité chiite, Foua et Kefraya, au nord-ouest d’Idlib.